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Comment qu’assez de mes amis
Fussent mors et en terre mis.

Si qu’einsi fui lonc temps en mue,
460Si comme un esprevier qu’on mue,[1]
Et tant qu’une fois entroÿ[2]
— Dont moult forment me resjoÿ —
Cornemuses, trompes, naquaires,
464Et d’instrumens plus de set paires.[3]
Lors me mis a une fenestre
Et enquis que ce pooit estre ;
Si que tantost me respondi[4]
468Uns miens amis qui m’entendi[5]
Que ceuls qui demouré estoient
Einsi com tuit se marioient
Et faisoient festes et noces ;
472Car la mortalité des boces
Qu’on appelloit epydemie
Estoit de tous poins estanchie ;
Et que les gens plus ne moroient.
476Et quant je vi qu’il festioient[6]
A bonne chiere et liement[7]
Et tout aussi joliement[8]
Com s’il n’eüssent riens perdu,[9]
480Je n’os mie cuer esperdu,
Eins repris tantost ma maniere
Et ouvri mes yeus et ma chiere
Devers l’air qui si dous estoit[10]
484Et si clers qu’il m’amonnestoit
Que hors ississe de prison[11]
Ou j’avoie esté la saison.

  1. un manque dans D
  2. D entray oy
  3. D .vi. ; E dune paires
  4. D Tantost me dit et r.
  5. 467 et 468 intervertis dans D
  6. DE qui (E quil) festoient
  7. et manque dans D
  8. D ainssi
  9. D Comment
  10. F que
  11. A lors ; D sausisse.