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LE DIT DOU VERGIER 49


Ja ne seroit tant mes privez
Qu’il ne fust de ma court privez.

« Or t’ay je dont tout descouvert,[1]
1064 Que je ne t’y ay riens couvert,[2]
De ceuls que vois en ma présence,[3]
Qui tuit me font obéissance,
Les noms, la force, le servise,[4]
1068 Et si t’ay dit toute la guise
De moy, et comment li amis
Est de joie par moy saisis.»

Quant li dieus m’ot tout cela dit[5]
1072 Et moustré sans nul contredit,
Bien me souvint de la prière[6]
Que faite avoie darreniere,[7]
Si qu’encor li renouvelay,
1076 Et humblement prié li ay
Pour Dieu qu’il me vosist aidier
Et de mes doleurs aligier,
Et qu’il vosist le cuer muer
1080 De ma dame au viaire cler,
Par quoy j’eusse aucune aïe[8]
De li qui me toldra la vie,[9]
S’endurer me fait longuement
1084 Ma doleur sans aligement.
Et qu’il li vosist anoncier
Comment je l’aim de cuer entier[10]
Et comment je n’ay nul pooir[11][12]
1088 Ne que je ne puis riens valoir,[13]

  1. BDEKJ du tout
  2. KJ Ne je nen ay riens c. ; D ni ti
  3. M voy
  4. D lafaire ; EKJ et le
  5. K mot ce dit, corrigé en ot cela dit
  6. KJ souuient ; K de la première
  7. M fait
  8. D Pour ; D aide
  9. E tandra
  10. D du
  11. 1087-8 intervertis dans BDEKJ
  12. K nul espoir
  13. A rien.

    Tome I. 4