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LE DIT DOU VERGIER 19


Se sëoit une créature[1]
De trop mervilleuse figure ;[2]
Car nulle goûte ne vëoit ;
168 Et en sa destre main tenoit
Un dart qui bien estoit ferré
De ier tranchant et acéré ;
Et en l’autre avoit un brandon[3]
172 De feu qui getoit grant randon ;
Et s’avoit pour voler deus eles[4]
Si belles qu’onques ne vi teles.
La face avoit clere et moult belle[5]
176 Et la coulour fresche et nouvelle,[6]
Et tout le remenant de li
Estoit de maintien si joli,[7]
Car on ne porroit souhaidier
180 Un aussi bel, a mon cuidier.
S’ot un chappellet de rosettes,
De muguet et de violettes,
Par cointise mis en son chief.[8]
184 Mais encor vi je derechief[9]
Que tuit li gentil damoisel,
Qui estoient plein de revel,[10]
Et les damoiselles aussi,
188 Tous ensamble et chascun par li,[11]
Li faisoient feste et honnour
Comme a leur souverein signour,
Grâce et loange li rendoient[12]
192 Et comme leur Dieu l’aouroient.[13]
Et quant j’eus tout cela veü,

  1. K Ce
  2. BD très (B1 rétablit trop)
  3. BD Et en lautre main un h. ; F comble une lacune au commencement du vers par Et de feu en 1.
  4. E voloir
  5. E a. belle et moult clere
  6. MKJ et vermeille
  7. AVE. douurage
  8. D mise
  9. A vis ; Z) encore vi d.
  10. Ce vers dans B a été ajouté au bas de la colonne
  11. MJ chascuns
  12. 191 et 192intervertis dans AM ; AMJ Grâces ; C et loyauté
  13. K Si ; M corn.