Ne plus n’aray riens triste n’oscurci,[1]
Mais lié et gay me vorray démener[2]
Et faire que maint dur cuer adouci[3]
24 Soit par mos dous et plaisans aüner[4]
Des biens qui en vous sont compris.[5]
Qui me seront par vos enfans apris.
Et des dames blasmer me garderay,
Ne, se Dieu plaist, ja n’en seray repris,[6]
Mais honnourer et loer les vorray
30 A mon pooir, tant comme je vivray.
Puisque Nature Retorique
Me présente, Scens et Musique,[7]
Et li dieus d’Amours, qui mes sires
4 Est et des maus amoureus mires,
Vuet que j’aie bonne Espérance,
Dous Penser et douce Plaisance
En faisant son très dous service
8 Bonnement, sans penser a vice,
Et leur commande travillier
Pour moy aidier et consillier[8]
A faire dis et chansonnettes
12 Pleinnes d’onneur et d’amourettes,
Doubles hoquès et plaisans lais,[9]
Motès, rondiaus et virelais
Qu’on claimme chansons baladées,
16 Complaintes, balades entées,
A l’onneur et a la loange
De toutes dames sans losange,