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un verre de sirop. La femme de chambre l’apporta sur un plat d’argent qui faisait partie de mes onze contos. Marcella m’offrit poliment le rafraîchissement. Pour toute réponse je fis sauter d’un revers de main le verre et le plateau. Elle reçut le liquide sur son corsage ; la négresse hurla et je lui ordonnai de s’en aller au plus vite. Demeuré seul avec Marcella, je laissai déborder tout le désespoir de mon âme. Je lui dis qu’elle était un monstre, que jamais elle ne m’avait aimé, qu’elle m’avait laissé commettre des folies, sans même avoir l’excuse de la sincérité. Je l’accablai d’injures que j’accompagnais de gestes violents. Marcella demeurait assise, mâchonnant le bout de ses doigts, froide comme un morceau de marbre. J’avais envie de l’étrangler, de l’humilier tout au moins, en la subjuguant sous mes pieds. J’allais peut-être le faire, mais mon impétuosité changea de forme : ce fut moi qui me jetai à ses pieds, contrit et suppliant. Je la couvris de baisers, je lui rappelai les quinze mois de notre félicité, je lui répétai les tendres paroles des meilleurs jours, et je lui serrai les mains, assis sur le plancher, la tête entre ses genoux. Palpitant,