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XII

Un épisode de 1814


Mais je me reprocherais d’aller de l’avant sans compter un galant épisode de 1814 ; j’avais alors neuf ans.

Quand je naquis, Napoléon se trouvait alors au faîte de la gloire et du pouvoir. Il était empereur, et s’était imposé à l’admiration des hommes. Mon père qui, à force de vouloir convaincre les autres de notre noblesse, avait fini par y croire lui-même, nourrissait contre l’usurpateur une haine purement mentale. C’était prétexte à continuelles discussions avec l’oncle Jean, qui, par esprit de classe ou sympathie de métier, pardonnait au despote en faveur du général. Mon oncle l’abbé se montrait inflexible