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cela qui rend, comme je te le disais, la lutte grandiose. « Il sait qu’il meurt », expression profonde. Je crois que la mienne est plus profonde encore, « il sait qu’il a faim ». Donc le fait de mourir limite en quelque sorte l’entendement humain. La conscience de l’extinction dure un instant très court et finit pour toujours, alors que la faim a l’avantage de revenir et de prolonger l’état conscient. Il me semble, sans immodestie, que la formule de Pascal est inférieure à la mienne, sans cesser d’être une grande pensée, car Pascal fut un grand homme.