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verselle. Mais quand bien même ces fléaux (chose radicalement fausse d’ailleurs) pourraient continuer à correspondre dans l’avenir à la mesquine conception des temps passés, le système n’en serait nullement détruit, et pour deux motifs : 1° parce qu’Humanitas étant la substance créatrice et absolue, chaque individu doit éprouver le plus intense délice à se sacrifier aux principes dont il descend ; 2° parce que, dans ce cas extrême, le pouvoir de l’homme sur la terre ne serait point diminué, l’univers ayant été créé pour sa plus grande récréation, avec les étoiles, la brise, les dattes et la rhubarbe. « Pangloss, me dit-il en fermant le livre, n’était pas aussi sot que l’a peint Voltaire. »