Page:Machado de Assis - Mémoires posthumes de Bras Cubas.djvu/297

Cette page a été validée par deux contributeurs.


LXXX

Le secrétaire


Le jour suivant, dans la soirée, j’allai effectivement chez Lohbo Neves. Je le trouvai en gaîté, et Virgilia, la mine sombre. Je jurerais qu’elle se sentit consolée quand nos regards se croisèrent, brillants de curiosité et humides de tendresse. Lobo Neves me conta les plans qu’il avait formés pour sa présidence, m’exposa les difficultés locales, ses espérances et ses résolutions. Il était si content, si rempli d’espérances. Virgilia feignit de lire un livre, auprès de la table, mais par-dessus la page, elle me regardait de temps à autre, interrogative et anxieuse.

— Le plus triste, me dit tout à coup Lobo