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croient nous connaître, elles connaissent notre soi phénoménal, notre moi, jamais votre soi subjectif, parce qu’il ne peut être qu’un sujet ; il connaît mais ne peut être connu. De même, si nous nous imaginons connaître les autres, ce que nous connaissons est ce qui est visible, connaissable, l’apparence, mais jamais le soi qui pénètre tout. De même encore, si nous prêtons à ce qui n’est qu’objectif, comme le ciel, une rivière, une montagne, une personnalité subjective, nous errons, nous faisons de la mythologie et de l’idolâtrie, nous créons une fausse, non une vraie science.

Quand nous disons que l’univers est divisé en monde visible et en monde invisible, en phénomènes et en noumènes, le védantiste dirait qu’il y a un monde subjectif et un objectif et que ce qui est subjectif, dans le sens ou ils emploient ce mot, ne peut jamais être perçu comme objectif, et vice-versâ. Les psychologues s’imaginent qu’ils peuvent traiter l’âme comme un objet de connaissance, la disséquer et la décrire. Le védan-