Page:Müller - Introduction à la philosophie védanta.djvu/85

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les oiseaux et les daims n’approchent pas d’une montagne en feu, de même les péchés n’approchent jamais ceux qui connaissent Bráhman ». Et plus loin (VI, 20) : « Par la sérénité de cette pensée il tue toutes les actions bonnes ou mauvaises ; son soi serein, demeurant dans le Soi, obtient la béatitude impérissable ».

« Les pensées seules, dit-il, sont la cause du cycle de la naissance et de la mort ; que l’homme s’efforce donc de purifier ses pensées. Ce qu’un homme pense, il l’est ; voilà l’antique secret[1]. (VI, 34.) Si les pensées des hommes étaient fixées sur l’Éternel ou Bráhman, comme elles le sont sur les choses de ce monde, qui ne serait délivré de la servitude ? ». Quand un homme, ayant affranchi son esprit de la paresse, de la distraction et de l’inquiétude, est en quelque sorte délivré de son esprit, il a atteint le but suprême.

  1. La même idée est exprimée par Bouddha dans le premier vers du Dhammapada. (Livres sacrés de l’Orient, X, p. 3.) « Tout ce que nous sommes est le résultat de ce que nous avons pensé, fondé sur nos pensées, fait de nos pensées ».