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peut le regarder avec ses yeux. Il est conçu par le cœur, par la sagesse, par l’esprit. Ceux qui savent cela sont immortels. »

Remarquons combien peu l’esprit de l’auteur de cet Oupanishad, quel qu’il ait pu être, est préoccupé de prouver l’immortalité de l’âme par des arguments. Il en est de même dans les religions de la plupart des anciens peuples de la terre, et même dans celles des races sauvages dont nous connaissons les opinions au sujet de l’âme et de sa destinée après la mort. On n’essaie même pas de réunir des arguments en faveur de l’immortalité de l’âme, pour la simple raison, semble-t-il, que si l’on a l’indéniable évidence de la décrépitude et de la décomposition finale du corps, aucun indice de la mort de l’âme n’est jamais arrivé à la connaissance de l’homme. Les idées concernant le mode d’existence de l’âme après la mort sont, sans doute, souvent très enfantines et imparfaites, mais l’idée que l’âme finit complètement après la mort du corps, la plus enfantine et imparfaite de toutes les idées,