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une image du soleil dans l’eau ; mais l’Âtman ou Soi suprême n’a pas de forme, et comme il est présent partout et que tout est identique avec lui, il n’y a pas de conditions limitatives différentes de lui. « Mais, ajoute-t-il, si l’on objecte en conséquence que les deux cas ne sont pas parallèles, nous répondrons : Le cas parallèle (de la réflexion du soleil dans l’eau) subsiste, car un trait commun — par rapport auquel la comparaison a été instituée — existe. Toutes les fois que deux choses sont comparées, elles ne le sont que par rapport à un point particulier qu’on leur trouve en commun. L’entière égalité entre deux choses ne peut jamais être démontrée ; en effet, si elle pouvait l’être, la relation particulière qui donne lieu à une comparaison cesserait d’exister. » Sankara ne se dissimulait donc pas le caractère dangereux des comparaisons qui ont souvent été funestes dans les discussions philosophiques et religieuses parce qu’elles ont été étendues au delà de leurs limites propres. Mais cela même ne le satisfait pas entière-