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Tout cela peut paraître bien irréel, mais je ne puis m’empêcher de croire que dans l’Inde ancienne ces choses étaient réelles, car pourquoi auraient-elles été imaginées ? La vie était, comme maintenant encore, si simple, si dépourvue d’artifice, qu’il n’y avait pas d’excuse pour les irréalités. Les anciens Brahmanes ne paraissent jamais poser ; ils n’avaient guère d’ailleurs de public devant qui poser. Il n’y avait pas d’autres nations pour les observer, c’étaient des barbares aux yeux des Brahmanes et ils n’auraient fait aucun cas de leurs applaudissements. Je ne veux pas dire que les anciens philosophes hindous fussent faits d’une meilleure matière que nous. Je veux dire seulement que beaucoup des tentations auxquelles succombent nos philosophes modernes n’existaient pas au temps des Oupanishads. Sans vouloir faire aucune comparaison injurieuse, j’ai pensé nécessaire de faire remarquer quelques-uns des avantages dont les anciens penseurs de l’Inde jouissaient dans leur solitude, afin d’expliquer