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appel à l’esprit de vérité, c’est-à-dire à notre jugement personnel, et nous laisse parfaitement libres d’accepter ou de rejeter les doctrines des autres. Le fondateur de toute religion nouvelle ne possédait pas à l’origine une plus grande autorité que le fondateur d’une nouvelle école de philosophie. Beaucoup d’entre eux ont été traités avec mépris, persécutés, et même mis à mort, et leur dernier appel fut toujours ce qu’il devait être : un appel à l’esprit de vérité qui est en nous, et non pas aux douze légions d’anges, ni, comme aux temps plus récents, aux décrets des Conciles, aux bulles papales ou à la lettre d’un livre sacré. Nulle part, toutefois, nous ne trouvons ce que nous trouvons dans l’Inde, où l’on considère la philosophie comme le produit naturel de la religion, bien plus, comme sa fleur et son parfum les plus précieux. Soit que la religion mène à la philosophie, ou la philosophie à la religion, dans l’Inde les deux sont inséparables, et elles n’auraient jamais été séparées chez nous si la crainte des hommes n’avait été