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Les deux Brahmans n’en font qu’un


Il est facile de comprendre que lorsque le même mot Brahman fut employé en deux sens si différents, que le Brahman supérieur et le Brahman inférieur, l’être inconditionné et l’être conditionné, il y avait grand danger de méprises fréquentes ; c’est pourquoi Sankara consacre une grande partie de son œuvre à montrer en de nombreux passages des Oupanishads quelle était celle de ces deux idées qui était présente dans chaque cas à la pensée de leurs auteurs. À la fin il se demande (IV, 3, 14) : « Quoi donc, y a-t-il deux Brahmans, un supérieur et un inférieur ? » Et il répond : « En effet, il y en a deux. » De même nous lisons dans un Oupanishad (Prasna, V, 2) : « La syllabe Om est le Brahman supérieur et l’autre aussi. « Qu’est donc le Brahman supérieur, et qu’est l’autre Brahman ? » Il répond : « Quand Brahman n’est défini dans les Oupanishads que par des termes négatifs, en excluant