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de supposer qu’à l’époque où ces anciennes compositions, furent rédigées, tout ce qui avait été transmis comme antique fut considéré comme sacré et digne d’être conservé. Il faut nous rappeler quelles choses hideuses et délabrées nos amis les antiquaires sont capables d’admirer uniquement parce qu’elles sont très vieilles. Et il ne faut pas oublier non plus qu’une tradition orale longtemps continuée par laquelle le Véda avait été transmis de génération en génération avant d’être écrit, peut aussi rendre compte de l’intrusion d’une grande quantité de pensées surajoutées. Nous voyons le même mélange dans les poèmes homériques (car Homère lui-même est parfois assoupi) et aussi dans la poésie populaire d’autres nations, Scandinaves, Allemands, Finnois ou Lapons. Mais en admettant tout cela, n’est-ce pas le devoir de l’historien de faire comme les laveurs d’or, et de ne pas prêter attention à l’eau bourbeuse, à l’argile et au sable, pourvu que quelques grains d’or pur puissent être récoltés à la fin.