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hads. Mais tout en prenant et gardant l’or de l’ancienne littérature de l’Inde, il rejetait les scories. Les paroles de Bouddha sur ce sujet méritent d’être citées, non-seulement parce qu’elles nous montrent que bien des choses appelées vénérables et révélées par les Brahmanes paraissaient inutiles et absurdes à un esprit oriental, mais en même temps parce qu’elles font preuve d’une liberté de jugement que nous-mêmes conservons souvent difficilement. Dans le Kalama Soutra, Bouddha dit : « Ne croyez pas ce que vous avez entendu ; ne croyez pas aux traditions parce qu’elles ont été transmises durant maintes générations ; ne croyez pas une chose parce qu’elle est dite et répétée par beaucoup de monde ; ne croyez pas uniquement parce que l’on vous produit un écrit émanant d’un ancien sage ; ne croyez pas aux conjectures ; ne croyez pas comme la vérité ce à quoi vous êtes attachés par habitude ; ne croyez pas uniquement sur l’autorité de vos maîtres et de vos aînés ; — après observation et analyse, quand un principe s’accorde avec la raison