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silence. Quand Vâshkali eut posé la même question une seconde et une troisième fois, Bâhva répondit : Nous le disons, mais tu ne comprends pas que le soi est tout à fait silencieux ». Et cependant ce Bráhman dont l’esprit humain est impuissant à affirmer quoique ce soit hormis son existence, sa connaissance, sa perfection et sa félicité, devait être adoré par ceux qui en éprouvaient le désir, car bien qu’il ne fut affecté lui-même d’aucun attribut, il n’y avait aucun inconvénient pour l’adorateur ou l’adoré à ce qu’il fut appelé le Seigneur, le créateur, le père, le préservateur et le gouverneur du monde.

Et ce qui s’applique à Bráhman, grande Cause de toutes choses, s’applique aussi au grand Effet, c’est-à-dire à l’Univers. Sa réalité substantielle n’est pas niée car elle repose sur Bráhman, mais tout ce que nous voyons et entendons par nos sens limités, tout ce que nous percevons, concevons et nommons est purement phénoménal, comme nous disons, et n’est que le résultat d’Avidya,