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rentes à la personnalité. Le philosophe védanta peut même, si bon lui semble, satisfaire sa soif d’adoration en concevant Brahmán tel qu’il est décrit dans le Véda, comme un être « dont la tête est le ciel, dont les yeux sont le soleil et la lune, dont le souffle est le vent, et dont le marchepied est la terre », mais il peut aussi satisfaire ses appétits rationnels en confessant qu’un être tel que l’homme ne peut jamais percevoir ni concevoir Dieu, ni émettre une affirmation quelconque digne de Lui. Le philosophe védanta disait donc : « Nous ne pouvons que dire « non, non » de Dieu » de même qu’Athanase déclarait (ad monachos 2) qu’il est impossible de comprendre Dieu et que nous ne pouvons que dire ce qu’il n’est pas. Et si saint Augustin a dit qu’en ce qui concerne Dieu, le silence vaut mieux qu’une discussion[1], les philosophes indiens l’on devancé également sur ce point. Sankara (III, 2, 27) cite le dialogue suivant d’un Oupanishad : « Vâshkali dit : Seigneur, enseignez-moi Brahman. Bâhva garda le

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