CHAPITRE IV
DE TIFLIS À ERIVAN
Enfin le départ approche ; mais pour nous c’est aussi le moment d’une séparation. Le bon « Docteur » va nous quitter pour retourner à Constantinople : il nous manquera bien des fois !
Avant de quitter Tiflis, nous faisons visite à la sœur de M. Nathanaël, Madame Verdi[1]. Son mari, venu comme tant d’autres Chaldéens chercher fortune à Tiflis, y dépensait tout son argent en débauches. Sa femme, restée seule à la maison avec ses enfants, privée de tout secours, prit enfin le parti de venir à Tiflis surveiller son mari : cela ne fait pas l’affaire du citoyen ; aussi malmène-t-il sa pauvre femme. Madame Verdi est une petite personne à la figure avenante et sympathique. Pour nous faire honneur, elle a mis ses plus beaux atours — costume chaldéen charmant : manches à gigots, sur les épaules un fichu de
- ↑ Verdi en chaldéen signifie Rose.