Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/719

Cette page a été validée par deux contributeurs.
593
QUELQUES RENSEIGNEMENTS PRATIQUES

conseillerais beaucoup une bourka circassienne (cf. p. 216). J’ai acheté la mienne à Wladikavkaz.

Comme on voyage presque toujours à cheval, le harnachement de la monture est une chose fort importante. Certains voyageurs recommandent la selle cosaque ; j’en ai donné un dessin p. 91. Je la trouve peu confortable : on est perché très haut au dessus de sa bête ; il faut porter les étriers courts : bref, pour ma part, je me suis très bien trouvé d’avoir emporté une selle d’ordonnance d’officier allemand (bocksattel). On y est assis très confortablement. Il faut seulement avoir soin d’intercaler toujours une couverture entre la selle et le cheval ; sans cette précaution les bêtes qui ne sont pas habituées à ce genre de selle, se blessent facilement.

Les orientaux employant tous le modèle cosaque, le cavalier a toujours les talons au ventre de sa bête et lui travaille constamment les flancs, presque sans s’en douter ; avec la selle allemande, on monte les étriers longs ; il faut par conséquent exécuter un mouvement complet pour donner du talon, ce qui ne laisse pas d’être à la longue ennuyeux et fatiguant. Aussi est-il bon d’avoir des éperons pour réveiller plus efficacement les bêtes.

Nos mors européens sont beaucoup trop anodins pour les chevaux d’Orient habitués à des mors barbares. Il est donc inutile d’en emporter ; mais des brides seront d’un grand secours : car les chevaux de caravane surtout n’ont la plupart du temps en fait de bride que d’ignobles cordes. Cet article de voyage est toutefois un de ceux qui exige le plus de surveillance : il est si facile à voler[1] !

Pour ce qui est des armes, je me contente de rappeler ce que j’en ai dit, p. 282, 283[2].

J’ajouterai que sur notre itinéraire les occasions de chasse sont rares à moins de s’arrêter longtemps et de faire de ce plaisir un des buts du voyage ; car en marche on ne peut s’écarter du bagage. Le gros gibier est rare ; le gibier de plume, le gibier d’eau surtout est parfois très abondant. Mais comme on ne trouve généralement pas de barque au bord des marais, la chasse en est presqu’impossible.

On aura donc surtout besoin de petit plomb. Dans les bazars on

  1. Quant aux conducteurs de caravanes persanes (tchervadars), les arguments frappants ne sont parfois pas déplacés à leur endroit ; il en est autrement dans le Kurdistan.
  2. Je crois qu’il est utile de se munir d’un laisser-passer pour les armes avant d’entrer en Russie. En Turquie le teskéré-port-d’armes est à mon sens indispensable.