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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

royaume de Biaïna déclina rapidement pendant son règne. L’heure de la prospérité était passée pour l’Arménie. L’Assyrie, avec Téglath-Phalasar II, se relevait plus forte que jamais, et le troisième empire allait enfin pouvoir réaliser pleinement ce que le premier avait tenté et le second ébauché. Les débuts du règne de Sarduris furent pourtant glorieux, comme nous allons le voir par l’étude de ses inscriptions, elles sont au nombre de quatre.

La première (S. xlviii) nous apprend qu’aux titres ordinaires de « roi de Biaïna, roi des rois », que son père et son grand-père avaient portés, Sarduris avait ajouté celui de « roi de Suras ». Nous ignorons ce que pouvait être le Suras. M. Sayce croit que ce n’était qu’une province du royaume de Biaïna.

La deuxième souscription (S. xlix) contient le récit d’une brillante campagne de Sarduris contre les pays de Mana et d’Etius. Mais, comme les districts et les villes conquis sont tous différents de ceux que Menuas et Argistis avaient mis à contribution dans les mêmes pays, il est impossible, pour le moment au moins, de recueillir rien d’important de cette inscription.

La troisième (S. l.), au contraire, est des plus intéressantes. Nous y trouvons le récit d’une campagne de Sarduris II contre le roi de Milid, Khilaruadas, fils de Sakhus, apparemment le même que le Khilaruadas D’Argistis II. La campagne, si l’on en juge par le nombre des villes et des palais brûlés, dut être fort importante. D’ailleurs l’endroit même où l’inscription a été trouvée entre Isoglou et Khumurkhan, sur les bords de l’Euphrate, dit assez qu’il ne peut être question d’une simple promenade militaire. Parmi les villes qui furent mises à sac par Sarduris, il en est une que son nom, Kar-nisi, montre avoir été une colonie assyrienne. Ce succès engagea sans doute le roi de Biaïna à pousser ses conquêtes plus au Sud du côté de la Syrie. Aussi l’avons-nous vu accourir avec les Milidiens, devenus ses alliés, pour disputer la ville d’Arpadda à Téglath-Phalasar II. Ce fut le commencement de ses revers ; son pays ne tarda pas à être envahi par les légions assyriennes qui portèrent le fer et la