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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

son père et les accrut considérablement. Il faut bien dire pourtant que ses victoires durent lui être relativement faciles, à cause de la période de décadence que traversait alors l’Assyrie qui seule était capable de disputer l’empire du Nord au royaume de Biaïna. Son père et son grand-père eurent à maintenir leur indépendance contre deux des plus grands rois d’Assyrie, Samsi-Ramman III et Ramman-nirar III. Il est vrai qu’il ne semble pas qu’ils aient combattu directement contre ces deux conquérants (qui d’ailleurs paraissent les avoir prudemment évités) ; mais le fait même que Samsi-Ramman et Ramman-nirar ne nous parlent jamais de victoires remportées au delà du Kotour-Dagh, dit clairement qu’ils n’osèrent pas attaquer l’Urardhu, ou que, s’ils le firent, ce fut sans succès.

Nous n’avons que cinq inscriptions d’Argistis, mais l’une d’elles est fort considérable ; on la divise depuis Schulz qui le premier l’a copiée, en huit parties que l’on compte comme autant d’inscriptions différentes, en sorte que le nombre des inscriptions d’Argistis est porté à 12. (Sayce, xxxvi, xxxviixliv, xlv, xlvi, xlvii). Toutes sont de la plus haute importance.

Nous commençons par la grande inscription. Elle a été gravée probablement vers la fin du règne d’Argistis ; en partie le long de l’escalier qui conduit aux fameuses grottes du Khorkhor dont nous avons parlé dans notre récit de voyage en faisant la description de la citadelle de Van ; en partie à gauche et au-dessus de l’entrée des grottes. La division du texte en huit parties est purement matérielle ; elle correspond uniquement aux différentes portions du roc que le scribe a pu utiliser.

Si on voulait se régler sur le contenu, on diviserait ce gigantesque monument d’écriture sur pierre en quinze parties ; à savoir : quatorze campagnes, et une conclusion. Les quatorze campagnes paraissent répondre à autant d’années de règne d’Argistis. Il est fort probable que l’ordre des expéditions est chronologique, comme dans les Annales des rois d’Assyrie ; en tous cas, il n’est