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HISTOIRE DE L’ARMÉNIE

trouvait une ville du nom d’Akhiunikas, dans un district appelé « du fils de Menuas », peut-être parce que ce roi en avait confié l’administration à son fils. Nous y apprenons encore que l’île d’Aghtamar s’appelait Aïdous. C’est, je crois, la seule fois que cette île importante est citée dans les inscriptions vanniques ; les autres îles du lac n’y sont jamais mentionnées.

Toutes les inscriptions de Menuas dont nous avons parlé jusqu’ici ont été trouvées dans le territoire de la ville de Van. Elles nous ont surtout montré le souverain sous ses aspects d’homme pieux. Ses autres inscriptions, fort espacées sur le sol de l’Arménie (deux seulement, S. xxxi et xxxii sont à Van) vont nous le montrer comme conquérant.

Menuas débuta dans la carrière des armes, du vivant de son père, alors qu’il était déjà associé au gouvernement. En effet, une inscription de l’église de Saint-Pierre et de Saint-Paul (S. xxxi) contient, au nom d’Ispuinis et de Menuas, le récit d’une expédition contre Udharukhi roi du pays de Lusas, et Katarzas, roi de la gent d’Etius. En combinant certaines données fournies par une autre inscription de Menuas (S. xxxiv) et une inscription d’Argistis (S. xlvii) on arrive à fixer le pays d’Etius dans la vallée de l’Araxe, aux environs des ruines d’Armavir. Menuas retourna plus tard (inscription xxxiv) au pays d’Etius, où il conquit sur un roitelet nommé Eriakhi, un district dont la capitale, Lununis, était apparemment sur le même emplacement qu’occupa plus tard Armavir.

Mais c’est surtout à l’Ouest et à l’Est de son royaume que Menuas porta ses armes. Vers le Nord-Ouest il conquit tout le pays, au moins jusqu’à Erzeroum, car on a retrouvé près d’Hassan-Kaleh une inscription (S. xxxv) dans laquelle il parle d’un temple qu’il a restauré. Dans la direction du Sud, il soumit le canton de Daron, territoire de Musch, comme le prouve l’inscription d’Irmed (S. xxxv. A). Enfin Menuas redescendit tout le cours du Murad-Tchaï, jusqu’à la jonction de ce fleuve avec l’Euphrate. Cette dernière expédition nous est connue par une inscription