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NOTICE HISTORIQUE SUR LES RELATIONS

lettre d’un gouverneur d’Amida (maintenant Diarbekr) au roi d’Assyrie. Le gouverneur raconte qu’il a parcouru toute l’Arménie, de ville en ville, sans excepter Turuspa, la capitale, laissant partout après lui des garnisons assyriennes, chargées de maintenir le pays dans l’ordre. Le roi d’Arménie, dans cette dépêche, est appelé Argistis ; c’est, sans doute, le successeur d’Ursa, dont nous avons déjà parlé.

Tout le monde connaît la fin tragique de Sennachérib. Au moment où il tomba sous le poignard de ses deux fils Scharezer et Adrammalek, un autre de ses fils, Assarhaddon (681–669?) qu’il avait désigné comme son successeur, bien qu’il fût plus jeune que les autres, était occupé à faire la guerre dans les provinces situées au Nord-Est de l’Assyrie. Dès qu’il apprend la mort de son père, il prend le chemin de Ninive, décidé à revendiquer par les armes son droit à la succession au trône. Ses deux frères allèrent au devant de lui, pour essayer de lui barrer la route. La bataille fut livrée aux environs de Mélitène ; les deux meurtriers furent battus et prirent la fuite. Les annales d’Assarhaddon ne nous en disent pas davantage ; mais la Bible complète heureusement l’histoire ninivite en nous disant que Scharezer et Adrammalek se réfugièrent en Arménie. Il faut croire que ce pays ne s’était pas encore relevé des coups terribles que lui avait portés Sargon, car il ne paraît pas que les deux princes réfugiés aient cherché à soulever leur hôte contre l’Assyrie. L’Urardhu n’est même pas nommé dans les Annales d’Assarhaddon.

En revanche, il est fait mention deux fois de l’Urardhu dans les inscriptions d’Assurbanipal (env. 669–626), fils d’Assarhaddon ; la première fois, pour dire qu’un certain Rusa, roi d’Urardhu, avait envoyé des ambassadeurs à Arbèles, pour porter des présents au roi d’Assyrie et renouveler son alliance avec lui ; la deuxième fois pour nous apprendre que cet acte d’allégeance fut réitéré par Sardur ou Sadur, également roi d’Urardhu, « dont les pères avaient fait amitié avec les pères » d’Assurbanipal. Si on prend à la lettre les paroles de l’inscription