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NOTICE HISTORIQUE SUR LES RELATIONS

années de son règne avaient été empoisonnées par la révolte d’un de ses fils, Assur-danin-pal.

Après la soumission des révoltés, la conquête de la Chaldée et du Naïri fut comme le double objectif du règne de son fils, Samsi-Ramman III (824–812). Aussi voyons-nous ce prince se diriger à trois reprises sur l’Arménie qu’il aurait conquise toute entière jusqu’à la mer Noire, au dire du continuateur de l’Histoire ancienne de l’Orient de Fr. Lenormant.

Cette vue est certainement exagérée. La mer du soleil couchant ne peut être la mer Noire ; c’est le lac de Van. Il n’est même pas du tout certain que Samsi-Ramman soit venu jusqu’au lac même. Il suffisait qu’il eut conquis quelques districts du bassin oriental de ce lac, pour qu’il pût le donner comme terme de ses conquêtes. Celles-ci me paraissent avoir été toutes dans la partie septentrionale de la Perse, et peut-être aussi dans la vallée inférieure de l’Araxe.

On ignore si Ramman-nirar III (811–783), fils et successeur de Samsi-Ramman III, guerroya en Arménie ; mais cela n’est guère probable. Il est vrai que plusieurs fois il eut à combattre les tribus du Khubuskia qui, dans toutes les hypothèses, devaient se trouver sur le chemin de l’Arménie. Mais cela même me fait supposer que Ramman-nirar n’a pas dû se hasarder au delà de cette province révoltée. Aussi les documents de son règne n’en registrent-ils des victoires que dans l’Ouest et dans la Médie, où il semble avoir eu plus de succès qu’aucun de ses prédécesseurs.

Le fils de Ramman-nirar, Salmanasar IV[1] (782–773), ne passa guère d’années sans guerroyer contre l’Urardhu ; nous ne savons avec quel succès, car les annales de ce roi n’ont pas encore été retrouvées, et la trop courte chronique que nous possédons se contente d’enregistrer le fait que telle et telle année le roi a été en guerre avec l’Urardhu, sans y ajouter le moindre détail ; le roi d’Urardhu n’y est même pas nommé. Au reste, on peut sans

  1. Le Salmanasar III de M. Thiele.