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NOTICE HISTORIQUE SUR LES RELATIONS

expédition de quelques mois, mais elle devint le point de départ de nouvelles conquêtes dans les régions du Naïri, situées à l’Ouest, au Nord et au Nord-Est du Kummuh. Il y a tout lieu de croire que le roi d’Assyrie se rendit au Naïri par la vallée du Zibbeneh-Sou, aux sources duquel, à l’exemple de son père, il se fit élever une statue, ou plutôt une stèle, où son portrait sculpté en bas-relief, était accompagné d’une inscription pompeuse. Ce monument intéressant a été retrouvé par Mr Taylor et transporté au British Muséum, dont il est certainement une des pièces les plus curieuses.

Nous ne voulons pas nous attarder à retracer la route que le conquérant a suivie dans sa brillante campagne. Bien que les données géographiques abondent dans ces annales, les points de repère sont si rares et si vagues, que deux des assyriologues les plus connus, M. Schrader et le P. Delattre, en tirent des conclusions presque diamétralement opposées ; ainsi, pour ne citer qu’un des points principaux, tandis que M. Schrader voit le lac de Van dans la mer supérieure du Naïri, le P. Delattre y voit la mer Méditerranée. On peut cependant affirmer avec certitude que Téglath-Phalasar conquit au moins la partie de l’Arménie qui s’étend entre l’Euphrate et son principal affluent, le Kara-Sou. En effet, il cite parmi les pays conquis le royaume de Dayaïni qui, nous le verrons plus loin, confinait à l’Est au royaume de Van.

Les conquêtes de Téglath-Phalasar Ier ne durèrent pas davantage que celles de son devancier Salmanasar. Les textes ne nous permettent pas de juger si ses deux fils, qui, après lui, occupèrent successivement le trône d’Assyrie, ont régné glorieusement. Nous avons, au contraire, de bonnes raisons de croire qu’avec eux commença pour l’Assyrie une nouvelle période d’affaiblissement pendant laquelle, loin de pouvoir entreprendre de nouvelles conquêtes, elle dut abandonner la plus grande partie, sinon la totalité des territoires que Téglath-Phalasar avait annexés à son empire, ou qu’il avait rendus tributaires d’Assur.