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CHAPITRE XXIII

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Sur un grand terrain vague, à l’intérieur des remparts, campe une caravane de pèlerins persans. Au centre, sur un tertre, sont plantés les étendards ; les kadjavas (litières des femmes) sont disposées en un grand rond qui délimite le campement et lui fait en même temps un retranchement. Dans ce cercle grouillent pêle-mêle, hommes, femmes et chameaux. Ceux-ci sont, avec le plus grand ordre, rangés en cercle autour de tas de paille, par groupes de huit à dix bêtes ; ils mangent paisiblement et n’interrompent leur besogne que pour pousser leur cri discordant.

Au rapport de l’habitant de Sâmarra, qui nous guide, la ville compte 1 000 maisons dont 400 persanes.


L’observatoire (?) de Sâmarra.

Au dehors de la ville, à quelque distance au Nord-Est, se trouvent des ruines très curieuses. C’est d’abord un grand rectangle de murailles élevées, orné de demi-tours en saillie ; puis derrière ce rectangle, mais complètement isolée, une grande tour à spires coniques. La base de la tour est carrée et, autant que j’ai pu en juger sans ma boussole, orientée normalement aux quatre points cardinaux ; les spires elles-mêmes sont légèrement aplaties sur leurs faces Nord et Sud, par conséquent ont une section elliptique. L’aspect de ce monument est on ne peut plus curieux et je me demande vainement quelle a pu être sa destination ; je serais tenté d’y voir les ruines d’un observatoire du temps des Khalifes.

Notre visite terminée, au kellek !

Le temps est superbe ; le fleuve coule lentement et majestueusement au milieu d’une grande plaine où le paysage est, si l’on