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DE MÔSOUL À BAGHDAD

s’éloigne en nageant, remontant le fleuve fort heureusement. Un bon coup de longueur en a raison, et nous ralentissons la marche pour attendre que le courant nous l’amène à portée.

À 11 heures nous dépassons, rive gauche, Tell Hadji-Ali, et un peu après, rive droite, Argoûba. Le temps est couvert, et il pleut légèrement.

À 5 heures et demie nous nous amarrons en vue de Kalaât-Scherkat.

Pendant toute cette journée le Tigre a coulé dans une plaine, entre des berges généralement assez élevées ; la vue était par conséquent des plus bornées.

Arrivée 5 h. 30 soir.


7 Janvier.

Nous débutons par un tout petit trajet en kellek pour aller aborder en dessous des ruines de Kalaât-Scherkat ; mais l’atterrissage y est fort difficile et nous coûte de nouveau quelques outres. L’amarre se rompt ! Sans la présence d’esprit d’Houchannah qui se jette à l’eau avec une corde de secours, notre kellek, emporté par le courant, nous échappait ! En grimpant la colline de poudingue sur laquelle était bâtie Kalaât-Scherkat nous faisons détaler un beau sanglier, mais hors de portée.

En somme, de Kalaât-Scherkat il ne reste rien de visible, en dehors d’une pyramide de terre, débris du zigurrat qui couronnait le sommet de la colline.

Celle-ci plonge par une pente très escarpée dans la Ouadi-Meheih[1] ; le paysage de cette large vallée sauvage où pousse une végétation de broussailles et d’épines, est extrêmement mélancolique, mais grandiose. Sur la colline les trous de fouille sont assez nombreux ; mais tous les marbres que nous voyons ne sont que des débris informes.

Près de là se trouve une ferme appartenant à Farhan-Pacha : elle semble abandonnée, ou du moins ne paraît fréquentée que par des maraudeurs — un parti de ces honorables sires y a campé cette nuit et leur feu est à peine éteint.

  1. La Ouadi-Meheih aboutit aux ruines d’el-Hadr (Hatra).