Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/514

Cette page a été validée par deux contributeurs.
408
CHAPITRE XXI

la traversée du désert, et leur transport représentait une somme très élevée. La fonte des caractères présentait une grande difficulté ; on la résolut audacieusement en les fondant sur place ; plusieurs machines accessoires furent faites à Môsoul même. Aujourd’hui l’imprimerie comprend un atelier complet d’imprimerie, de stéréotypie, de galvanoplastie, de gravure et de reliure.

On y peut imprimer en Arabe, en Turc, en Chaldéen, en Syriaque, en Français[1]. L’imprimerie a déjà rendu d’immenses services.

L’œuvre la plus importante à côté de l’imprimerie, est le séminaire syro-chaldéen. Disséminés sur une très grande zone, et en même temps pauvres, les Évêques ne pouvaient pourvoir à l’éducation de leurs prêtres. Autrefois, quand un Évêque avait besoin d’un prêtre, il choisissait un père de famille artisan, jouissant d’une bonne réputation. On lui enseignait pendant quelques semaines à dire la messe, après quoi il était ordonné, puis, livré à lui-même, à ses propres ressources ; il s’en tirait comme il pouvait[2]. Ce système avait évidemment besoin de réforme. Le séminaire, où trente-deux élèves font leurs études, est en train d’y pourvoir et ses résultats sont jusqu’à présent fort satisfaisants.

Le Patriarche chaldéen a fondé de son côté à Môsoul un séminaire exclusivement chaldéen, imitation de celui des missionnaires ; les études y sont poussées moins loin.

Je passe bien d’autres œuvres ; celui qui s’y intéresse les trouvera dans le rapport du P. Duval.

Une mission n’est pas complète sans une congrégation de femmes, dépensant son dévouement et parlant par son exemple au cœur des Chrétiens. Les sœurs de la Présentation de Tours accomplissent cette œuvre à Môsoul. Orphelinat, écoles de filles, hospice, vestiaire, salle d’asile, ouvroir, dispensaire, voilà certes de quoi absorber l’activité de douze sœurs.

  1. Voir La Mission dominicaine de Môsoul, p. 16 et suiv.
  2. Mgr Coupperie, Prop. de la Foi, v, 260.