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DE SAÏRD À DJÉZIREH

à quelque distance au-dessous de la ville un autre grand pont franchissait le fleuve ; il en subsiste quelques arches. Aujourd’hui la communication se fait par un pont de bateaux ; mais dès que le fleuve monte quelque peu, on ramène le pont à la rive — c’est le cas actuellement. Comment passer ? Pas trace de bac, et la barque qui, nous dit-on, fait le service, est absolument invisible. Nous crions, tirons des coups de fusil, tout est inutile. Et cependant il faut nous arrêter à Djézireh ; nous n’avons plus de provisions ; nous devons changer nos zabtiés, et surtout nous avons besoin de nous sécher. Nous prenons donc patience, grelottant dans le khân qui est un bouge, sans avoir rien à mettre sous la dent.

Enfin, voici une petite caravane qui sort de la ville pour gagner la rive gauche ; la barque paraît : nous pouvons espérer passer le fleuve aujourd’hui ; mais l’entreprise est longue : il faut pour chaque passage haler la barque à une grande distance en amont (A du plan), afin que le courant ne l’entraîne point au delà du point où l’on veut aborder. Le passage lui-même ne manque pas d’un certain piquant, car le fleuve est rapide et la manœuvre difficile.



Pistolet et cartouchière kurdes.