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CHAPITRE XVIII

dévalisée, notre caravane s’échelonne misérablement, parfois sur plus d’un kilomètre de long. L’obscurité se fait, et rien, toujours rien, sinon l’averse. Enfin, nous voyons poindre au loin une lumière, puis une autre ; un quart d’heure encore et voici Saïrd !

Mais il faut trouver la maison des Pères. Chacun est retiré chez soi et personne ne veut nous guider.

Arrivée 8 h. 10 soir.

Nous errons dans les ruelles étroites, nous heurtant aux auvents de chaume du bazar, buttant et barbotant dans le ruisseau. Nous découvrons avec beaucoup de peine la demeure des missionnaires. Le P. Defrance et le P. Le Crosnier ne nous attendaient plus.


5 Décembre.

Tout le bagage est trempé et nous sommes heureux de pouvoir nous sécher, nous et nos hardes. La pluie continue d’ailleurs à tomber à torrents. Sous le toit hospitalier des missionnaires le temps passe en agréables causeries soit avec eux, soit avec les notables chrétiens de la ville.

Saïrd se trouve à peu près à mi-chemin entre Môsoul et Van ; par la bonne saison il faut environ huit jours de marche pour gagner l’une ou l’autre de ces deux villes.

Sa situation est fort agréable. La ville s’étage en gradins sur le flanc des collines qui la séparent du Boghtân-Sou. Autour de Saïrd ces collines s’abaissent en une large vallée dont les eaux sont tributaires du Khazer-Sou, affluent du Boghtân. L’on dit son climat très sain.

Sa population est estimée à 12 ou 15 000 âmes, dont 3 à 4 mille Chrétiens[1].

  1. D’après les renseignements d’un notable, Saïrd compte :
    250 maisons d’Arméniens grégoriens ;
    4 » d’Arméniens catholiques ;
    99 » Chaldéens catholiques ;
    50 » Syriens jacobites ;
    8 » Syriens catholiques ;
    30 » Protestants ;
    1400 » Musulmans.
    1841