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LE SIPAN-DAGH — AKHLÂT, ETC.

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lumière vacillante, composaient un spectacle étrange et artistique.

Mais à la réflexion tout le charme disparaît pour faire place à une profonde tristesse, car l’immoralité des mœurs musulmanes fait à ces enfants une honteuse condition et les rend le jouet des plus ignobles passions.


30 Novembre
Départ 7 h. 45 matin.

Ce matin le ciel est couvert et la température douce, ce qui ne nous présage rien de bon.

D’Akhlât à Tadvân on ne compte guère que six heures de marche. Le chemin est excellent, actuellement libre de neige, et l’on n’y rencontre d’autres obstacles qu’un certain nombre de cours d’eau assez importants, mais guéables.


Nimroud-dagh.

Pendant la première moitié du trajet on reste dans une plaine étroite et sans caractère ; à l’Est on aperçoit les rives du lac, plates et marécageuses ; le Nimroud ferme le paysage à l’Ouest.

Il domine le lac d’à peu près mille mètres ; sa masse est lourde et disgracieuse, mais on peut très distinctement se rendre compte de l’immense étendue de son cratère, qui passe pour le second en superficie sur la surface terrestre.

Comme le Sipan, le Nimroud-dagh a sa légende. Nemrod, le puissant chasseur, avait établi sa résidence d’hiver à Roha (?) et pour échapper aux chaleurs de l’été, s’était construit au sommet du Nimroud un admirable château. Mais son orgueil provoqua la colère de Dieu ; sur l’ordre d’Allah le sommet de la montagne s’affaissa, engloutissant le château royal et ses habitants, et formant