Page:Müller-Simonis - Du Caucase au Golfe Persique.pdf/381

Cette page a été validée par deux contributeurs.
293
DE VAN À AGANTZ

prisonniers et n’en peuvent sortir, mais on les voit remuer ; ils y sont depuis des temps immémoriaux et c’est leur présence qui a donné son nom à la montagne.

Brrr… je n’aime pas les serpents, mais cela vaut la peine d’être vu !


25 Novembre.

Ce matin nous allons visiter ces fameuses grottes. Elles sont à une demi-heure d’Agantz. Les rochers volcaniques forment une sorte de grande muraille brisée, dominant le chemin. Le roi Sarduris II y fit creuser deux niches dont le fond porte des inscriptions cunéiformes datant de son règne. Une troisième niche est veuve d’inscription : ou bien elle n’en a jamais porté, ou bien, ce qui est possible, l’inscription aura été, à une époque postérieure, soigneusement grattée.

Près de ces niches s’ouvre une petite grotte où l’on peut pénétrer en se courbant en deux. Au fond, le rocher présente une longue fente ; l’on voit distinctement qu’une masse grisâtre la remplit. Le guide touche cette masse avec sa baguette et la voici qui se contracte et remue ! Le serpent n’est donc pas un mythe ! J’ai toujours eu (je dois avouer mes faiblesses) une peur nerveuse des serpents, et il me faut réveiller tout mon courage pour examiner de plus près ce phénomène. Ce n’est pas un serpent, c’est toute une bande d’animaux rampants : on voit des queues trapues et des pattes très courtes ; toutes les têtes sont tournées vers l’intérieur de la fente ; il est donc impossible de déterminer l’espèce de ces animaux. Ce sont certainement des reptiles (sauriens) et ils rentrent probablement dans une catégorie inoffensive. Leur dimension paraît être de 30 à 40 centimètres. Il eût été facile de se renseigner plus pleinement en tirant de force un de ces animaux hors de sa cachette ; mais aucun de nos hommes ne voulait tenter la chose, et je ne me sentais qu’une envie : sortir de là le plus vite possible. La tradition veut que ces animaux soient captifs dans cette faille. La chose n’est peut-être pas inadmissible à priori ; car on a constaté de très curieux phé-