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CHAPITRE XI

Nous parvenons enfin à trouver des chevaux, mais à de mauvaises conditions. Un chef de caravane de l’intérieur de la Perse, qui devait après un séjour à Ourmiah, gagner Tebriz par Dilmân, finit par nous louer les chevaux nécessaires ; son fils, gamin de 15 ans et un domestique seront nos katerdjis. Quant au vieux Persan, il attendra à Dilmân notre retour de Van.


30 Septembre.

Nous partons après le dîner pour aller coucher à Nazi, accompagnés par M. Montéty. Le chemin reste constamment dans une plaine légèrement ondulée jusqu’à ce petit village chaldéen qui est bâti sur la rive gauche du Nazlou-Tchaï. Nous sommes reçus chez le curé, jeune encore, veuf et surchargé d’enfants ; naturellement il est pauvre. Comment, avec les soucis de sa famille peut-il s’occuper de son ministère ? Aussi l’église est-elle d’une saleté révoltante. Le cimetière ne contient pas d’inscriptions intéressantes, contrairement aux indications qui nous avaient été données.


1er Octobre
Dép. 8 h. et demie matin.

Nous nous séparons de M. Montéty et nous nous dirigeons vers le pays de Baradôst.

Le Nazlou-Tchaï arrose le pays de Baradôst en coulant du Nord au Sud, puis, passant à travers des défilés, il fait un coude brusque vers l’Est pour passer à Nazi et se diriger ensuite vers le lac. De Nazi à Guiänguiätchine nous coupons ce coude. Le chemin se traîne sur une sorte de plateau en terrasses, pays absolument nu et coupé de ravins dont les eaux sont tributaires du Nazlou-Tchaï. Au moment où, avant de franchir le dernier col qui nous sépare du Baradôst, nous faisons halte au bord du torrent, nous n’en pouvons croire nos yeux ! Trois arbres poussent le long du chemin ; et personne ne les a plantés ! C’est une merveille ! Sauf le petit bouqueteau du Bizaou-Dagh, ce sont les premiers arbres à l’état sauvage que nous ayons vus depuis trois semaines, c’est-à-dire depuis que nous avons franchi l’Echek-Meidan !