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PRÉFACE

En 1887 mon ami Henry Hyvernat et moi, nous nous trouvions depuis plusieurs années à Rome. Mon ami, alors professeur au Collège de la Propagande venait d’accepter la chaire d’assyriologie à la nouvelle Université catholique d’Amérique à Washington. Il devait, avant de prendre possession de son poste, consacrer huit ou dix mois à un voyage en Orient. Moi, je terminais mes études de théologie. Une expédition en commun fut bien vite chose décidée : nous avions d’ailleurs un an pour nous y préparer puisque nous ne devions pas quitter Rome avant l’été de 1888.

Hyvernat, pour sa part, obtint du gouvernement français une mission scientifique. Pour la mienne, S. A. le prince de Hohenlohe-Schillingsfürst, Statthalter d’Alsace-Lorraine, voulut bien me faire tracer un programme de voyage. L’itinéraire de mon ami et le mien étaient faciles à combiner moyennant quelques petites concessions réciproques. Sur le papier, cet itinéraire était admirable. Nous devions traverser le Caucase et l’Arménie russe, passer en Aderbeidjân (d’où nous pousserions une pointe sur Van) ; aller ensuite à Ispahan ; de là visiter les ruines d’Ecbatane (Hamadân) et gagner Baghdâd, puis, en remontant la vallée du Tigre, Môsoul et Diarbekr ; de là nous diriger par Orfa et Haleb vers les ruines d’Hiérapolis (Membidje) et peut-être enfin visiter Chypre. Notre relation de voyage montrera au lecteur comment les événements, plus forts que notre volonté, se chargèrent de modifier ce programme.

Tout en poursuivant notre but commun, l’exploration des monuments anciens disséminés sur notre itinéraire, Hyvernat