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par la pesanteur, les pierres projetées hors du cratère ; au contraire, dans un fragment de faible masse et, par conséquent, sans puissante gravitation, ou en d’autres termes, sans puissante force de pesanteur, toutes les matières émises, gaz et projectiles, sortiraient sans difficulté de la sphère d’attraction pour circuler dans l’espace autour du Soleil comme des corps indépendants et il en serait de même des vapeurs proprement dites ou gaz non permanents à la température de l’espace, lesquelles se condenseraient en groupes immenses de corpuscules tout en conservant leurs vitesses. Cette considération montre d’ailleurs comment des comètes ont pu naître dans le groupe, très longtemps après la rupture générale, et conséquemment pourquoi il ne serait pas nécessaire de les rencontrer aux points de condensation générale des orbites de planètes pour autoriser l’opinion de les supposer nées dans la zone totale du système. En tous cas, n’y aurait-il pas dans les phénomènes de ce genre l’explication de la relation curieuse constatée récemment entre certaines comètes qui approchent considérablement de la terre et diverses chutes périodiques d’étoiles filantes ?

« N’est-il pas bien remarquable en effet, de voir précisément la comète Biela, dans l’orbite de laquelle paraît à peu près circuler l’immense masse de poussière cosmique qui donna lieu aux chutes d’astéroïdes du 27 Novembre 1872 et à laquelle plusieurs auteurs attribuent aussi les chutes remarquables d’astéroïdes du 6 au 13 Décembre, plusieurs fois citées dans l’histoire avec une intensité extraordinaire, de voir, disons nous, cette même comète Biela traverser une région de condensation d’orbites des fragments d’un corps planétaire détruit ? Si, de plus, on fait attention aux beaux et récents travaux de MM Daubréo et Stanislas Mennier sur la nature des nérolithes qui nous montrent effectivement des caractères géologiques du plus haut intérêt ne pouvant les rattacher qu’à un monde détruit, par exemple, des roches filoniennes, des roches éruptives, mais surtout, ce qui est plus notable encore, des roches stratifies sédimentaires et métamorphiques ; si on se rappelle en outre certaines analyses antérieures qui ont montré comme matières colorantes des hydrocarbures de la nature de ceux que nous ne rencontrons sur notre globe que par les effets des décompositions de matières organiques et qui semblent indiquer que la vie a régné dans un monde détruit dont des fragments nous parviennent, on est nécessairement frappé de ses remarquables coïncidences, lesquelles, on le dirait presque, se présentent comme pour donner à la théorie d’Olbers un dernier caractère de certitude. »

Voilà ce que nous écrivions dans le mémoire publié en 1879, et passant à l’estimation de la grandeur la plus probable que devait avoir la planète dont les astéroïdes entre Mars et Jupiter tirent leur origine, nous nous sommes servi de deux ordres de considérations distinctes, l’un mécanique et l’autre optique, d’où l’on pouvait conclure que la planète primitive ne devait pas excéder le volume de la planète Mars.

La forme extérieure des météorites en général vient encore corroborer cette origine fragmentaire, car l’aspect anguleux est commun à tous. Ce caractère de fragment est plus facilement reconnu dans les météorites dont la chute est récente. Dans les autres, qui ont été très