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MONSIEUR AUGUSTE

— Mais, monsieur Verpilliot ; il n’est question que de votre mariage… du vôtre… entendez-vous ?

— De mon mariage ? dit Auguste, en essayant de prononcer ce mot.

— Oui, de votre mariage avec Mlle Louise…

— Avec made… ! interrompit Auguste tout convulsif d’effroi.

— Enfin, vous aimez, vous adorez Mlle Louise ; la crainte de ne pas être aimé vous poussait au désespoir, et…

— Pardon, madame, si je vous interromps… Vous avez supposé une chose qui n’existe pas… je n’aime pas Mlle Louise.

— Ah ! mon Dieu !… et quelle sottise m’avez-vous donc fait commettre !… Souvenez-vous bien, monsieur… c’était le jour du déjeuner… chez M. Lebreton… une matinée charmante !… il y avait dans l’air tout ce qui parle au cœur… Mlle Louise entra dans la salle… je n’ai jamais rien vu de plus beau. Il y eut un murmure général d’admiration. M. de Lormoy, un vieillard septuagénaire qui a des flocons de neige pour cheveux, regarda Louise, et deux larmes coulèrent sur ses joues flétries ; il ne regarda plus qu’elle. Les femmes étaient en extase. Un seul homme, notre convive, n’a jamais tourne ses yeux du côté de cette merveille ; il est jeune, riche, ai-