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MONSIEUR AUGUSTE

choisirez votre jour… demain ou après-demain… Monsieur votre père est-il à Paris avec madame votre mère ?

— Oui, madame ; mon père est à Paris, il est veuf.

— Il serait convenable de laisser faire la première démarche par votre père. C’est plus conforme aux usages reçus. Qu’en pensez-vous ?

— Ah ! il faut que mon père fasse une démarche…

— À moins que vous ne la fassiez vous-même. Votre père donnerait ensuite son consentement.

— À quoi ? demanda Auguste ébahi.

— Mais au mariage.

— Au mariage de mon père ?

Mme de Gérenty bondit sur son fauteuil, et regarda fixement Auguste.

Le jeune homme fit un mouvement d’impatience, et balbutia ceci :

— Mais… madame… vous me dites que c’est clair… et puis… vous me parlez de mon père… D’abord, je suis brouillé avec mon père… pour affaires d’intérêt… La fortune de ma mère m’appartient… Ainsi, mon père, en se remariant, ne peut me porter aucun dommage… Est-ce là ce que vous voulez me dire, madame ?