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MONSIEUR AUGUSTE

renty en introduisant Auguste Verpilliot dans son salon ; j’ai d’excellentes nouvelles à vous annoncer… mais soyez tranquille, j’ai conduit l’affaire avec assez d’adresse ; je suis femme de diplomate. Si j’eusse échoué, ce qui me paraissait impossible, votre amour-propre n’en aurait rien souffert. J’ai sondé le terrain, et l’ayant trouvé favorable, je n’ai pas craint d’aller au secours de votre désespoir, et je vous ai enlevé à Constantinople et aux Turcs.

Auguste écoutait des paroles, et cherchait le sens au plafond.

— À Constantinople et aux Turcs, dit-il d’un air distrait, eh bien ! madame, ensuite ?…

— Vous ne comprenez pas ?

— Oui… madame… je comprends… mais j’arrive de Paris ? j’ai encore le fracas du chemin de fer dans la tête… j’aurais peut-être besoin d’une petite explication.

— Tout est fini… Eh bien ! est-ce clair ?

— Oui, c’est clair, dit Auguste, du ton d’un homme qui trouve que c’est obscur.

— On craint toujours d’être entendu par les domestiques, reprit Mme de Gérenty, à voix basse ; on entend tout à la campagne, à cause du silence extérieur… Voici donc ce qui a été décidé. Vous