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IV

Agnès s’était tenue à l’écart, et n’avait pas entendu la confidence apportée par M. Lebreton.

Louise, toute bouleversée par cette révélation inattendue, n’osait plus quitter le bras de son père, afin de se préparer par la réflexion à une entrevue inévitable, où elle devait entendre un aveu bien doux sans doute à son cœur, mais toujours redoutable d’imprévu pour une jeune fille de seize ans.

M. Lebreton avait cette étourderie juvénile que les hommes gardent souvent toute leur vie, quand le bonheur ne les quitte pas. Il avait foi dans tout ce qu’il désirait, comme tous les favoris de la réussite ; plein d’affection pour sa fille, il aurait toujours retardé l’heure du mariage, et redoutant un mari