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MONSIEUR AUGUSTE

M. Lebreton embrassa tendrement sa fille, et la conduisit triomphalement à la salle basse, où les convives étaient plongés dans le silence de l’inquiétude.

En voyant entrer Louise, Mlle Agnès tressaillit de joie, et dit :

— Regardez-la, elle illumine la salle ; ce n’est pas une femme, c’est un rayon de soleil.

— Laissez donc dire cela aux hommes, remarqua Mme de Gérenty.

— Et si les hommes ne le disent pas ! reprit vivement Agnès.

Louise vint s’asseoir à côté de son amie, et la conversation s’établit entre hommes. Les femmes se parlaient bas.

On parla de la hausse des fonds, du crédit mobilier, de l’hospice du Vésinet, du prix des terrains, du drainage, de M. Coste, de Saint-Médard ; enfin, de toutes les questions agitées en général dans les entretiens des repas.

À la faveur du tumulte soulevé par ces discussions intéressantes, le jeune Auguste Verpilliot avait engagé avec sa belle voisine, Mme de Gérenty, une conversation diplomatique. Nous la prendrons à son point le plus important.