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MONSIEUR AUGUSTE

— Mademoiselle a peur ? la maison est pleine de monde… on chante des airs de polkas dans toutes les chambres… Ah ! le bal était bien beau !… Votre robe n’a rien perdu de sa fraîcheur… regardez…

— Eh bien ! vous allez me laisser en… Donnez-moi vite un peignoir, et défaites mes cheveux… j’aime une coiffure commode pour,la nuit…

— Voici un peignoir, mademoiselle… Je disais tout à l’heure à Charlotte : Mlle Louise a les plus belles épaules du bal… c’est doux comme le satin, et blanc comme un lis… Je ne suis pas étonnée si… Mademoiselle veut-elle bien s’asseoir ?

— De quoi êtes-vous étonnée, Rose ?

— Oh ! de rien… Ces épis qui sont dans vos cheveux sont-ils en vrai or ?

— Oui ; belle demande.

— Bon ! j’ai gagné mon pari avec Charlotte !… Comme ils sont beaux les cheveux de mademoiselle !… c’est de l’or vrai comme les épis. Moi, si j’étais homme, j’aimerais une blonde. C’est beaucoup plus femme… Aussi je ne suis pas étonnée… Pardon, mademoiselle… votre jolie tête voudrait-elle bien se pencher, un peu plus en avant ?… Très-bien !… Je vais vous arranger une coiffure de mariée… Moi, j’aime à savoir que je suis bien coiffée en dormant, c’est la coquetterie du sommeil.