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HENRI DE GUISE.

et l’enfermer dans un cloître, tandis que d’autres conseillaient la guerre ouverte ou l’assassinat.

Le point le plus important pour le duc de Guise était de s’assurer de la capitale. Il y envoya quelques gentilshommes dévoués pour y organiser un comité central qui devait correspondre directement avec lui, et auquel tous les ligueurs seraient tenus d’obéir. Les émissaires du duc jetaient l’or à pleines mains, secondés d’ailleurs par l’ambassadeur d’Espagne, dont le maître, Philippe II, ayant aussi des prétentions à faire valoir sur la couronne de France, comprenait bien qu’il n’y avait de chance pour lui qu’au milieu de l’anarchie générale. Le comité central fut promptement organisé ; il se composait de bourgeois, de massacreurs de la Saint Barthélemy, de curés fanatiques, et de professeurs de l’Université. Des chefs furent donnés à tous les quartiers de Paris. On acheta des armes, on assigna des commandants militaires aux différentes subdivisions des conjurés. À cet effet, le duc envoya à Paris un grand nombre d’officiers lorrains ou espagnols, qui, au besoin, devaient guider toute cette multitude sans discipline ; en même temps le comité de Paris envoyait dans les provinces des affidés pour y organiser d’autres comités et établir des corres-