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PORTRAITS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES.

Hira de Hescua, l’honneur de notre pays ; l’esprit et l’infatigable imagination du chanoine Tarraga ; la douceur et la grâce de Guillen de Castro ; la finesse d’Aguilar ; le mouvement, la pompe et la magnificence des comédies de Luis Velez de Guevara ; et les comédies qui ne sont encore qu’ébauchées par le génie subtil de don Antonio de Galarza ; enfin celles que nous promettent les Stratagèmes amoureux, de Gaspar de Avila. Tels sont les hommes qui aidèrent le grand Lope à soutenir cette machine immense. »

De ces vingt ou trente comédies[1] que Cervantes donna à son retour d’Espagne, il ne nous reste que la Numance et les Mœurs d’Alger. On croit que deux autres encore, la Grande Turquesse et la Confuse, ont été depuis imprimées sous le titre de la Grande Sultane, et du Labyrinthe d’amour, avec celles dont on vient de lire le prologue.

La plupart de ses premières pièces ne furent pas immédiatement imprimées, et d’ailleurs, les comédiens les abandonnèrent bientôt pour celles de Lope de Véga, ce qui explique la perte de tant d’ouvra-

  1. Je me sers du mot comédie dans le sens espagnol ; il s’applique indifféremment à tout ouvrage dramatique.