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PORTRAITS HISTORIQUES ET LITTÉRAIRES.

naissant ; Branthôme l’accuse d’ingratitude, et l’appelle « un âne bâté, et caparaçonné quand il avait sa chape. »

L’année suivante, il accompagna la reine-mère dans le voyage qu’elle fit en Poitou pour ramener le duc d’Alençon, brouillé avec la cour et en traité avec les protestants. Il fit encore partie de la suite de cette princesse en 1578, lorsqu’elle conduisit en Navarre sa fille Marguerite de Valois.

Au milieu des plaisirs de la cour, Branthôme n’oubliait pas ses amis malheureux. Lanoue, en Flandre, s’était fait battre par les Espagnols, et il était leur prisonnier, durement traité, comme hérétique et chef des rebelles. La cour de France, qui le haïssait et le craignait, ne faisait aucune démarche pour adoucir sa captivité. Branthôme sollicita le roi à plusieurs reprises et avec beaucoup de hardiesse ; il s’adressa également à tous les personnages qui pouvaient avoir quelque influence ; mais de tous les côtés ses efforts furent inutiles.

Le frère aîné de Branthôme, André de Bourdeilles, mourut en janvier 1582. Il était sénéchal et gouverneur du Périgord, capitaine de 50 hommes d’armes des Ordonnances, chevalier de l’ordre et conseiller privé. Pendant les guerres civiles, sa