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BRANTHÔME.

més, pour quelque négociation dont il ne nous a pas fait connaître le but. Selon toute apparence, il s’agissait de propositions de paix qui pour lors ne paraissent pas avoir été acceptées.

Après le sacre de Henri III à Reims, où il assista en vertu de sa charge, en 1575, il fut sollicité de nouveau par Lanoue, qui, libre enfin de la guerre civile, allait prendre en Flandre le commandement de l’armée des États. Branthôme refusa encore ; mais, apprenant, la veille de son départ, que l’ambassadeur d’Espagne avait aposté des gens pour assassiner Lanoue, il se constitua son garde du corps, et le ramena à son logis avec une escorte de domestiques bien armés. Ces occasions étaient assez fréquentes à la fin du xvie siècle, et quelques années auparavant il avait rendu le même service à Bussy d’Amboise, son parent, mal vu du roi et obligé de s’exiler. Peu s’en fallut que cette hardiesse n’entrainât Branthôme dans la disgrâce de Bussy.

Cette même année 1575, il obtint un succès flatteur pour son amour-propre : il fit un évêque ; c’était un sien cousin, François de Bourdeilles, qu’à sa sollicitation le roi nomma au siége de Périgueux. Mais Branthôme n’avait pas la main heureuse : le nouvel évêque se montra peu recon-