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CHARLES NODIER.

a manqué peut-être à M. Nodier : esclave du caprice, pressé souvent par la nécessité, il travaillait au jour le jour ; cédant sans cesse aux sollicitations des libraires, qui osaient tout demander à un homme dont la bonté ne savait rien refuser… Je m’arrête, messieurs ; car je m’aperçois que je fais plutôt la critique de mon temps que celle des écrits de M. Nodier. Pour lui, modeste jusqu’à l’humilité, sa seule faute fut de ne pas employer tous les dons précieux qu’il avait reçus en partage. La postérité, dont il ne s’est point assez occupé, conservera sa mémoire ; la faveur, qui de nos jours accueillit ses ouvrages, ne l’abandonnera pas : le moyen d’être sévère pour celui qu’on ne peut lire sans l’aimer !