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HENRI DE GUISE.

jonction avec le Navarrais. Le duc de Guise, qui passait pour le plus habile capitaine du parti catholique, était désigné par toute la nation pour commander l’armée qui devait s’opposer à l’invasion des Allemands. Ce fut aussi lui que choisit Henri III ; mais il ne lui donna que peu de troupes, tandis qu’il envoyait contre le roi de Navarre son favori Joyeuse, avec une armée formidable. Il espérait que le duc de Guise serait battu, et que sa défaite, en le couvrant de honte, le déconsidérerait dans son parti.

Contre ses espérances et aussi contre les probabilités, Joyeuse fut battu et tué à Coutras, tandis que le duc de Guise obtint des succès décisifs. Par une suite de marches habiles, il voltigea autour de l’armée allemande sans se laisser entamer ; il la battit en détail, et lorsque plusieurs petits combats eurent diminué la supériorité numérique des reîtres, il les attaqua franchement et les tailla en pièces à Vimori et à Aulneau. Toute la France le nomma son sauveur, et il retourna dans son gouvernement plus puissant que jamais.

La nouvelle de ses victoires rendit aux ligueurs de Paris toute leur audace ; ils reprirent leurs projets de surprises et d’assassinat ; mais toujours